Première partie du test de la frontale Nao
La dernière avancée technologique en matière d'éclairage pour les activités physiques en montagne a été l'introduction des LED’s. Un changement radical dans la qualité de l'illumination comparé aux anciennes ampoules qui donnait une lumière de basse qualité et avaient tendance à « aplatir » l'image. Le reste des améliorations portait sur les accessoires, mais pas sur les parties fondamentales : diminuer le poids, augmenter l'ergonomie, améliorer les LED's, etc.
Cependant, Petzl lance sur le marcher un produit que l’on pourrait définir comme « l'éclairage 2.0 ». ¿Son principal argument ? la technologie Reactive Lighting: le faisceau de lumière s'adapte tout seul, automatiquement, et en un instant. Un exemple : nous sommes en train d'escalader de nuit. Nous regardons les prises pour nos mains. Automatiquement, la puissance diminue. Nous levons la tête pour voir notre compagnon de cordée qui est quelque part au-dessus. Automatiquement, et en un instant, le faisceau augmente d'intensité. Mais il ne s'agit pas seulement de ça : il existe des profils d'utilisateurs, avec lesquels chacun décide de la puissance maximale et minimale avec laquelle fonctionne la lampe frontale. Ces profils se déchargent depuis un ordinateur, sur lequel on connecte la lampe frontale et grâce a un programme, cela nous permet de la « customizer » pour chacune de nos activités.
Pour réaliser ce test nous avons utilisé 15 lampes frontales Nao, qui ont été utilisées par de nombreuses personnes de l'équipe de Barrabes. Elles ont été testées avec un grand éventail d'activités nocturnes, depuis les courses à pied sur des chemins normaux et de montagne, à l'escalade de nuit sur parois, et d'autres activités alpines. Ce que nous publions ci-après est un résumé des sensations de ces différents utilisateurs durant ces multiples activités.
Reactive Lighting; ¿ Technologie necéssaire ?
Un des premiers points que nous avons étudié avant d'approfondir sur le fonctionnement en soit de l'appareil, est le suivant : cette avancée technologique est réellement utile ? Est-il possible, même si cette lampe frontale fonctionne bien, qu’elle n’apporte pas grand chose de nouveau par rapport à ce qui existe déjà sur le marché ?
Sur ce point, il y a unanimité, même s'il existe quelques petites différences : tous les testeurs affirment que, une fois en marche, cette lampe frontale surprend agréablement et simplifie la vie nocturne des sportifs, quels qu'ils soient. Cependant, ceux qui n'ont pas besoin d'une grande intensité d'éclairage, même s'ils notent une amélioration, doivent soupeser si l'augmentation de poids et de volume de la lampe frontale vaut la peine. Dans le cas d'une utilisation plus active, la perception générale change : non seulement les testeurs affirment que l'efficacité de la lampe frontale apporte commodité et sécurité, mais contrairement à l'autre groupe, ils pensent qu'ils gagnent en diminution de poids et en ergonomie : la Nao, avec son intensité maximale de 575 lumens pèse moins et occupe moins de place que ses concurrentes actuelles. De plus, ils ont constaté avoir gagné en autonomie car, comme elle n'est pas tous le temps en éclairage maxi, la Nao consomme beaucoup moins que ces concurrentes. Mais nous développerons ce point un peu plus loin. Pour le moment, tous les testeurs sont d'accord pour affirmer que la Nao apporte une amélioration, plus ou moins grande, par rapport à la technologie « non réactive ».
Reactive Lighting: Usage
Avant de recevoir les lampes frontales, notre doute principal portait sur la rapidité de réaction. Un senseur mesure et analyse la quantité de lumière captée, et adapte l'intensité aux besoins de chaque instant. Si ce changement n'est pas instantané, il ne sert à rien dans les activités ou les mouvements brusques de la tête sont constants. Et là -dessus, l'unanimité est absolue : la réaction est instantanée, imperceptible. Il n'y a aucun retard que l'œil humain puisse percevoir, ce qui donne un fonctionnement parfait : si un coureur regarde le sol, il aura la lumière nécessaire pour voir où il met les pieds. Au plus petit mouvement de la tête, s'il regarde devant pour anticiper les obstacles, il aura la lumière nécessaire, sans attendre. Et c'est la même chose pour un grimpeur, un alpiniste ou un trekkeur.
Polyvalence
Ce point n'admet pas de comparaison. Si on prend en compte le fait qu'automatiquement la Nao permet un éclairage parfait, avec le profil d'intensité maximale, d'un objet très proche, jusqu'a un objet situé à 108 m de distance. Automatiquement et sur l'instant. Si on essaie, avec un frontal normal de 355 lumens, de regarder quelque chose de très proche et de blanc (comme un papier), on est invariablement aveuglé pendant quelques secondes. Avec la Nao en automatique, cela n'arrivera pas. Bien sûr, elle peut aussi s'utiliser comme une lampe frontale traditionnelle, en éclairage constant.
Poids, volume et ergonomie
Quand on a le frontal à la main pour la première fois, la première sensation est de poids. C'est d'ailleurs ce qui a entraîné quelques doutes chez les testeurs : si l'usage habituel du frontal va être à basse puissance, bien que les améliorations de l'éclairage sont évidentes, (parce que la position automatique est utile à pleine puissance comme à faible intensité) on peut se demander si son poids et son volume compensent les améliorations si on compare la NAO avec, disons, le modèle Tikka. En effet, bien que le Tikka ne donnera jamais la qualité d'illumination de la NAO, pour un usage à faible puissance, il procure une lumière correcte avec beaucoup moins de poids.
Cependant, il faut ajouter que c'est un appareil commode. Le doute des premiers testeurs venait du fait qu'il prend plus de place dans le sac à dos et sur la tête, principalement à cause de sa batterie arrière. Cependant, ils reconnaissent tous qu'une fois installé, il est très commode, grâce à son système de sangles. Pour comprendre rapidement : il pèse plus mais serre moins. Quand on réalise une activité rapide avec le frontal, et qu'on doit le serrer à fond pour ne pas le perdre, avec le système normal d'élastiques on ressent rapidement une certaine pression autours de la tête, qui finit par déranger. Avec ce système, le frontal est bien serré mais il n'exerce pas de pression, à part peut être sur la partie arrière, là où se trouve la batterie. Pour les alpinistes, il n'y a pas de doute : ils préfèrent la Nao. Il procure un meilleur éclairage avec un poids et un volume inférieurs aux autres lampes frontales de grandes puissance qui existent sur le marché. Ils sont aussi tous d'accord pour dire qu'au départ, la Nao est plus compliquée à fixer sur le casque qu'un modèle traditionnel avec des élastiques. Il vaut mieux apprendre à le faire à la maison que sur le terrain au moment de l'usage mais par contre, il est facile à utiliser avec des gants, vu qu'il n'y a pas d'interrupteurs à pousser mais un interrupteur multifonction en forme de roulette qu'il faut tourner.