
Patitucci témoigne ainsi du départ du Suisse dans la face, depuis le camp de base avancé dans la journée du 8 : "nous étions tous au pied de la face sud de l'Annapurna. Ueli était prêt à grimper, mais jusqu'où, aucun de nous ne le savait. J'avais l'impression qu'il était dans une disposition mentale différente de d'habitude, plus sérieux, comme concentré sur une ascension sévère que seuls quelques-uns sur la planète oseraient envisager".
Nous aurons plus de détails lors de leur retour à Katmandou, mais selon les Patitucci, la surprise a été de voir Ueli Steck redescendre lorsqu'ils se sont réveillés le lendemain matin : il était déjà sous le camp 2, et on pouvait observer des traces de son passage presque jusqu'au sommet. Don Bowie avait un message « Je suis de retours au camp 2. Une longue nuit d'escalade. Je descendrai après avoir mangé quelque chose. »
Le Suisse vient de réaliser, à sa troisième tentative, l'une de ses plus belles ascensions, en solitaire, et en moins de 30 heures. Cette performance vient marquer l'histoire des grands solos sur les plus hauts sommets de l'Himalaya, dans la lignée des autres ascensions remarquables du genre réalisées par Reinhold Messner (Nanga Parbat, 8125 m., versant Diamir, 1978), Pierre Béghin (face sud du Makalu, 8463 m., 1989) ou encore Tomaz Humar (face sud du Dhaulagiri, 8167 m.,1999).