Lorsqu'il ne lui restait que le Manaslu pour entrer dans le club sélecte des alpinistes ayant gravi les 14 huit-milles sans oxygène, Hans a annoncé sa retraite de la course. Pourquoi ? En 1991, il a perdu ses compagnons Karl Grossrubatscher et Friedl Mutschlechner lors d'une tentative au Manaslu, et Hans n'avait pas envie de revenir là-haut. Pour un alpiniste, la beauté des ascensions et les sensations vécues dans la montagne sont des éléments plus importants que l'accumulation d'ascensions ou le succès médiatique.
Après cette décision, Hans a continué à profiter de la montagne partout dans le monde. En 2009, pendant un voyage en Amérique du Sud pour monter au Ojos del Salado, il a eu l'idée de devenir le premier à réaliser l'ascension des deuxièmes sommets les plus élevés de chaque continent. Probablement l'idée est née d'un moyen ironique d'alerter sur cet alpinisme de collectionneur qui a tant prospéré ces dernières années. Le projet n'est cependant pas un projet évident puisque, parmi les deuxièmes sommets on trouve le K2 ou le Mont Logan.
En 2001, il a réalisé l'ascension au K2 en compagnie de Jean Christophe Lafaille. Los Ojos del Salado (6.893m) en 2009, avec Toni Mutschlechner. La face Est du Mont Kenya (5.199m) aussi en 2009 avec Konrad Auer comme compagnon de cordée. En 2010, le Dykh-Tau (5.205m) en Russie avec Florian Kern et le Logan (5.959m) en Alaska. L'année dernière, Hans a gravi le Puncak Trikora (4.730m) en Indonésie. Et la semaine dernière, le 3 janvier, il a bouclé son projet avec l'ascension du mont Tyree (4.852m.) en Antarctique. Ce dernier sommet ne compte que 8 ascensions au total, dont la dernière a été réalisée il y a 15 ans.
Lorsqu’en en pleine époque de collectionneurs de huit-milles on lui a demandé pourquoi il renonçait au Manaslu, il a répondu “ des fois on oublie qu'il y a beaucoup de belles montagnes à grimper par tout dans le monde”. Définitivement, un bon exemple d'alpinisme au-delà des listes.
