Déposés sur la cordillère le 6 septembre, les expéditionnaires ont du affronter dès le premier jour les conditions météo typiques de cette zone, caractérisées par le froid et le vent, pouvant aller jusqu’à 150 km/h.
«Le menu permanent, c'est neige, vent de furie, pluie et brouillard. Tous les pièges imaginables de la montagne sont concentrés ici : chutes de séracs,  menaces d'avalanches, profondes crevasses masquées par le manteau neigeux. On avance, on recule, on cherche d'improbables passages devant et entre des obstacles infranchissables...»
La progression de l'équipe a été lente à cause de cette météo inclémente mais aussi de la méconnaissance absolue du terrain, puisque la carte la plus récente de cette région datait de 1954. Pour s'orienter les hommes du GMHM ont utilisé des images satellites de Google Earth ainsi que des GPS. L'un des objectifs principaux de cette expé c’était précisément de récupérer des informations topographiques pour renouveler les anciennes cartes.
Tout le matériel nécessaire pour la traversée a été transporté dans des pulkas, les traîneaux adaptés aux grandes traversées et aux expéditions sur terrains enneigés, faisant 75kg chacun. L'une des caractéristiques spéciales de cette traversée a été la combinaison de zones plates et de parties vraiment raides comparables à des courses alpines de haute montagne où le portage des pulkas devient très difficile et dangereux.
Désormais, la cordillère Darwin, découverte en 1832 par l’auteur de la « Théorie de l’évolution des espèces », lors de son tour du monde sur le Beagle, n’est plus un « rectangle blanc » .


