Dans un premier moment l'équipe s'est divisée en deux. Un groupe prend en charge le déplacement du bivouac et du matériel, tandis que l'autre part à la reconnaissance du terrain et du meilleur itinéraire. Le rythme des déplacements est marqué à tout moment par le vent, « dès que le vent faiblit, on se déplace ».
En déclaration à France Bleu Pays de Savoie le 12 septembre, le lieutenant Didier Jourdain nous décrivait le paysage de la cordillère : « nous sommes sur un glacier à 844 mètres d’altitude, en bas ce sont des vallées avec des fjords et autour des montagnes assez effilées, comme le Mont Sarmiento juste derrière nous qui est une montagne magnifique. Elles sont blanches, immaculées avec des champignons de neige un petit peu partout, on sent que les tempêtes laissent leurs traces sur ces montagnes. »
Partis il y a maintenant 17 jours, ils se trouvent actuellement sur l'un des versants du Cerro Mayo, pas très loin du mont Darwin : « En 15 jours, on a parcouru une trentaine de kilomètres de glaciers, champs de neige, crêtes et sommets inconnus, soit un cinquième de notre parcours. La réalité dépasse de loin ce à quoi nous nous attendions. Ici, ce sont les quatre saisons en une seule journée. Nous n’avons eu qu’un jour et demi de soleil en deux semaines. Les conditions sont au-delà de l’extrême. Le menu permanent, c’est neige, vent de furie, pluie et brouillard. Tous les pièges imaginables de la montagne sont concentrés ici : chutes de séracs, menaces d’avalanches, profondes crevasses masquées par le manteau neigeux. On avance, on recule, on cherche d’improbables passages devant et entre des obstacles infranchissables. Le 3e jour, devant une barrière quasi insurmontable, l’expé a failli s’arrêter, mais on a trouvé au dernier moment une rampe de passage dissimulée dans le coton. C’est l’incertitude en permanence, la découverte pas à pas de l’inconnu. Ça sera ainsi jusqu’au bout ».
Le but de l'expédition est à la fois topographique et sportif. La cordillère de Darwin constitue une zone très peu connue, à cause précisément de la difficulté d'explorer sur le terrain. L'objectif principal du GMHM est de répertorier les données topographiques pour mettre à jour les cartes de la cordillère, la plus récente datant de 1954. Également, le fait de réussir la première traversée de la cordillère Darwin serait la cerise sur le gâteau pour les six expéditionnaires du GMHM.


