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Tout ce qu'il faut savoir sur le bloc

L'escalade de bloc (bouldering en anglais) est une activité passionnante. Nous vous expliquons ici tout ce que vous devez savoir pour en profiter en toute confiance et en toute sécurité.

Le bloc à Targassonne. Foto: Pep Soldevila/CuadernosTecnicosBarrabes

Qu’est-ce que le bouldering ou l’escalade de bloc?

Boulder signifie (énorme) rocher en français.

Voilà en quoi consiste le bloc: escalader des rochers suffisamment grands pour être escaladés et suffisamment petits pour qu'aucune corde d'assurage ne soit nécessaire.

Jusqu’à quelle hauteur?

Cela dépend. Cela peut atteindre la dimension des Highballs, qui en raison de leur hauteur, peut occasionner des blessures importantes en cas de chute. On parle de highball lorsque la voie de passage (souvent appelée «problème» dans le jargon) dépasse les 4 ou 4,5 mètres de hauteur.

Ce type d’escalade se voit bien entendu réservé aux plus experts. En général, le bloc concerne des rochers qui ne supposent pas de chutes aux graves conséquences…si le grimpeur sait ce qu’il fait et respecte les normes de sécurité que nous verrons ci-après.

Doit-on voir l’escalade de bloc comme un entraînement pour l’escalade ou une fin en soi?

Bien souvent et surtout pour ceux qui débutent, on serait tenté de penser que le bloc est une activité qui basiquement sert pour l’entraînement, ou une solution alternative lorsqu’il n’y a pas la possibilité de grimper des parois plus hautes.

On est bien loin de la réalité.

Les vertus du bloc sont nombreuses. C’est pourquoi bon nombre de grimpeurs (ou bloqueurs) s’y sont spécialisés en consacrant presque tout leur temps et effort à la résolution des blocs.

Il ne faut pas s’y méprendre : face à la plus grande sécurité qu’octroie l'escalade sportive, le bloc a ce quelque chose qui rappelle l'escalade et l'alpinisme classiques. La précarité, les moyens naturels, une gestion et une prise de risques requièrent un apprentissage étape par étape et une bonne dose de confiance et de sécurité. Les blessures qu’occasionnent les chutes arrivent et il convient de se préparer aux coups que l’on peut recevoir par la pratique de cette activité.

Un passage de bloc, un concentré de difficultés. Foto: Pep Soldevila/CuadernoTecnicosBarrabes
En plus, en raison du peu de mouvements à effectuer, les difficultés liées au passage sont très concentrées et exigent que le grimpeur donne tout en peu de mouvements : la difficulté à l’état pur, des mouvements que l’on ne pourrait faire sur un mur d’escalade classique.

La sécurité et son matériel

Comme cet article n’est pas voué à décrire la technique de l’escalade de bloc, nous n’entrerons pas dans les détails. Il faut pourtant insister sur le fait que c’est en tombant que l’on apprend, et le plus important, c’est justement d’apprendre. Avant de nous y habituer, nous devrions nous former et gagner progressivement de l’expérience et de sécurité dans nos ascensions.

L’escalade de bloc n’est pas exempt en risques et les mauvaises chutes existent, surtout celles provoquées par des positions forcées, exigées par la difficulté.

Et ces chutes se font moins pénibles grâce à des personnes fondamentales qui sont là pour nous aider: les porteurs et porteuses.

Bloqueuse et porteuse. Foto: Pep Soldevila/CuadernosTecnicosBarrabes
Quelle est la fonction des porteurs?

Ils sont placés juste en dessous de nous et contrôlent notre chute. Leur mission ne consiste pas à nous attraper, sinon d’éviter que l’on sorte du matelas par l’inertie de la chute.

En effet, le matelas ou encore crashpad. C’est sans doute le matériel le plus important de tous ceux qui ont été conçus pour l’escalade de bloc. Les porteurs le sont également, mais ne sont pas un matériel en tant que tel, juste des compagnons; au même titre que les assureurs en escalade.

Crashpad pour amortir la chute. Foto: Pep Soldevila/CuadernosTecnicosBarrabes
Savoir porter n’est pas chose aisée: c’est la sécurité du bloqueur et du porteur qui est en jeu. Quelques normes sont à suivre pour éviter de se faire mal aux mains et au reste du corps.

Si l’on compare le matériel d’escalade, celui utilisé pour bloquer est réduit au strict minimum. En effet, pas besoin de harnais, ni de cordes, ni de mousquetons ou encore de coinceurs.

Ce type de matériel est en effet conçu pour freiner une chute, alors que dans le bloc, le grimpeur tombe directement au sol. On comprend alors pourquoi, l’amortissement offert par les crashpads, le fait de savoir chuter ou encore la présence de porteurs, sont essentiels.

Le matériel indispensable pour l’escalade de bloc

1. Les matelas ou crashpads

Il existe différentes tailles, il s'agit généralement de mousse double épaisseur, avec une doublure très résistante (et antidérapante, pour mieux amortir la chute).

Quelques uns amortissent mieux que d’autres ; certains amortissent mieux les chutes de très haut mais pèsent plus ; d’autres sont un bon compromis si le grimpeur ne va pas trop haut. La qualité se note facilement : les meilleurs résistent à l'amorti dans le temps, sans se ramollir.

Il y a quand même un bémol: les blocs se trouvent parsemés en montagne ou dans la nature, obligeant à déplacer les crashpads continuellement. Pour pallier à ce problème, ces derniers sont dépliants et contiennent des sangles de sorte que l’on peut les porter comme des sacs-à-dos.

Bien entendu, plus un matelas est grand, plus il apporte de la sécurité et plus il sera probable que le grimpeur puisse tomber directement dessus en cas de chute. Il faut cependant trouver un équilibre entre notre taille et poids, et les dimensions du matelas transporté. Qui dit matelas plus grand, dit plus cher également.

Ce problème peut être minimisé si l’on vient accompagné. En effet, ceux qui nous portent prendront la relève et grimperont à leur tour. Si ils ont apporté leur propre crashpad, il peut être intéressant de les combiner avec celui du grimpeur et ainsi étendre la zone de protection. Dans ces conditions, amener un crashpad de plus petite taille peut être envisageable.

Dans le cas où le grimpeur est seul, sans aucune personne pour l’assurer, le choix devrait être porté sur un matelas de plus grande taille, couvrant la surface nécessaire.

Le fait de transporter le crashpad dans une housse de protection peut augmenter sa durée de vie.

2. Les chaussons d’escalade

Puisque la difficulté est concentrée dans l’escalade de bloc, les chaussons d’escalade à utiliser devront être d’un degré de technicité plus élevé : assez asymétriques, une semelle plus tendre et peu épaisse, et avec une courbe plus prononcée vers le bas.
SCARPA Arpia
Nous n’allons pas nous étendre sur le sujet : nous vous recommandons de lire les articles suivants Chausson d'escalade : Comment faire le bon choix? et Choisissez vos chaussons d'escalade en fonction du grade et du style : comparaison de modèles iconiques qui vous donneront toutes les informations sur ce thème et d’autres conseils.

Juste une précision: nous recommandons l’utilisation de chaussons munis d’un système d’attache en velcro, ou alors ceux de type ballerine. En effet, en raison de la technicité de certains passages, le grimpeur sera amené à les enlever et les remettre un certain nombre de fois.

3. La brosse

En effet, il s’agit d’un élément indispensable et propre à l’escalade de bloc. Les brosses servent à nettoyer les prises de toute impureté telle que la magnésie, la gomme, la transpiration, la graisse, favorisant donc une saisie optimale de la prise.
Brosse pour l’escalade de bloc Metolius
Elles peuvent également être utilisées en escalade. En fait, elles devraient être utilisés. Il arrive que ce ne soit pas toujours possible de le faire, et quand c'est possible c'est compliqué, alors que, dans les blocs, les prises peuvent être facilement nettoyés dans la plupart des cas. De plus, en raison du nombre limité de mouvements sur un passage, les répétitions sont travaillées à tout moment sur les mêmes prises, et elles souffrent beaucoup plus.

Le but n’est pas seulement de nettoyer pour faciliter notre ascension. Il faut également penser aux autres : les traces que l’on peut laisser à notre passage donnera une indication sur la manière de résoudre le casse-tête que représente le bloc.

Chose importante, la magnésie est nuisible à l’environnement. Il convient de laisser la montagne dans le même état que lorsque l’on est arrivé… et donc ne pas abuser de la magnésie.

4. Les vêtements pour l’escalade de bloc

La tenue portée doit être confortable et résistante. Elle doit d’un côté nous protéger de la friction contre le rocher et de l’autre, nous permettre une grande liberté de mouvements.

Curieusement, le coton fonctionne très bien. Il est même possible de trouver des pantalons en jean élastiques dont la conception permet d’effectuer tout type de mouvements. Nous pouvons également ajouter les maillots ou sweat-shirts en coton, qui, soit dit en passant, peuvent être parfaitement portés au quotidien.

5. La magnésie et les sacs à magnésie

Comme pour l’escalade, notamment lorsqu’il s’agit de degrés élevés, la magnésie est utilisée pour éviter la transpiration et améliorer la saisie des prises. Mais à la différence de l’escalade, comme le nombre de mouvements est retreint, il n’est pas nécessaire de porter avec soi un sac à magnésie. En effet, le grimpeur n’aura pas besoin d’y mettre la main pendant le passage.

C’est pour cette raison que les sacs à magnésie pour l’escalade en bloc sont d’habitude assez grands et avec un fond plat. Les bloqueurs les laissent généralement au sol au pied du passage.

Comme ils sont grands et larges, les bloqueurs peuvent introduire les deux mains à la fois, comme le font les gymnastes.

Leur taille permet l’ajout de poches qui sont utilisées pour y ranger les brosses évoquées précédemment voire d’autres types de matériel.

6. Thème important pour la pratique du bloc : le soin des mains

Comme nous venons de le voir, à la différence de l’escalade, le matériel employé pour le bloc est réduit au strict minimum. Cela contribue à la sensation de liberté que nous apporte l’escalade.

Il convient tout de même de préciser l’importance d’apporter un soin particulier aux mains avec des bandes ou encore des liquides de soin.

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